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Photos de la bannière tirées de ce
site.
Avant même d'arriver à Tokyo, je savais que je voulais faire de l'ikebana
une fois au Japon. Pourquoi? Parce que j'aime les fleurs, et les mettre en
scène permet de faire ressortir bien des émotions. Le fait d'avoir eu un
jardin à arranger un an avant notre départ a peut être contribué à cette
envie mais n'en est pas à l'origine.
Depuis septembre 2008, je suis des cours d'ikebana avec un professeur
japonais de l'école Sogetsu. Quelques mots
d'introduction sur le matériel
et les techniques abordées en cours
avant de vous présenter mes compositions ainsi que mes dérives au gré de mes envies.
Sommaire :
L’ikebana
est une composition florale traditionnelle de la culture japonaise. Le terme
vient de Ikeru : composer et Hana : fleur. Introduit par les
moines, l’ikebana s’est développé dans la bourgeoisie puis les femmes y
ont eu accès avec l’ouverture du Japon en 1868. Les matériaux utilisés ne
se limitent pas aux fleurs : branches, vignes, feuilles, herbes, baies, fruits,
graines et des fleurs fraîchement coupées, ainsi que des plantes fanées ou séchées.
En fait, toute substance naturelle peut être utilisée.
Il existe différentes formes d’ikebana.
| Les formes figées telles :
| ika (fleur dressée, très complexe)
| O kaka notion confucéenne ternaire : le ciel, l’homme, la terre
(ten chi jin). Cette base est toujours d’actualité dans les écoles
d’aujourd’hui. |
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| Les formes plus libres telle le chabana, une forme très simple, que
l’on retrouve à l’intérieur des maisons dans le tokodoma. |
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Il existe plus de 1000 écoles d’ikebana.
L’école Sogetsu
a été fondée en 1927 par Shigatana san alors âgé de 25 ans. Elle repose sur
trois concepts :
| Idée : ossature
| Matière : chair
| Savoir faire : l’enveloppe, le mouvement. |
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Faire preuve d’innovation sans rechercher la rareté sont les maîtres mots.
Les ciseaux sont très utilisés pourl éviter la surcharge.
Il existe de nombreux sites parlant d’ikebana. J’en ai sélectionné
plusieurs pour vous.
Un document en français très intéressant et dont je
m'inspire pour écrire ces pages ici.
Un site international en anglais, très complet (différentes écoles, matériel,
événement ….) ici
Un site japonais consacré à l’école sogetsu (en anglais, recense les évènements
au Japon et à l’étranger. ici
Enfin, un blog photo ici.
l'ikebana et les
saisons ; les matériaux favorables
Certains festivals japonais sont l'occasion de composer des arrangements
d'ikebana spéciaux :
1er janvier |
SHOGATSU |
nouvel an |
Matsu (pin), Take (bambou) et Ume (prunier) |
3 mars |
MOMO-NO-SEKKU |
fête des filles |
Momo (pécher) |
5 mai |
TANGO-NO-SEKKU |
fête des garçons |
Shobu (iris) |
7 juillet |
TANABATA MATSURI |
fête des étoiles |
Take (bambou) |
9 septembre |
CHOYO-NO-SEKKU |
fête des chrysanthèmes |
Kiku (chrysanthème) |
Certains matériaux sont utilisés spécifiquement pour
l'occasion.
TAKE |
Bambou |
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NANTEN |
Nandina |
SASA |
feuille de bamboo |
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SUISEN |
Narcisse |
TSURU-UME-MODOKI |
Bittersweet |
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MOMO |
Pécher |
TSUBAKI |
Camellia |
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MATSU |
Pin |
SENRYO |
Chloranthemum |
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OMOTO |
lys sacré
KIKU |
Chrysanthème |
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KANCHIKU |
Non-hollow Bamboo |
SHOBU |
Iris |
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BOTAN |
pivoine |
MIKAN & YUZU |
Orange |
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SHIDARE-YANAGI |
osier |
UME |
prunier abricotier |
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UME-MODOKI |
baie d'hiver
BOKE |
cognacier du japon |
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ROUBAI |
Wintersweet
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Les récipients
En principe, tout peut servir de récipient. Autrefois, les
vases en bronze et céramique, les récipients en laqué, les sections de bambou
et même des gourdes séchées étaient fréquemment utilisés. Les récipients
en métal inoxydable, en verre, et l’utilisation variée de substances synthétiques
sont fréquents dans l’ikebana moderne, mais lorsque la composition est réalisée
dans un vase transparent, une attention particulière doit être apportée à la
portion visible dans le récipient.Le récipient ne se contente pas de contenir,
mais il est considéré comme partie intégrante de l’oeuvre.
L’ikebana le plus moderne est de deux types : moribana et
nageire.
| Tandis que le moribana
est composé dans des récipients peu profonds avec un support à pointes,
appelé kenzan,
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| le nageire
s’effectue à l’aide d’un vase en hauteur et a recours à diverses
méthodes permettant de garder les différents matériaux en place. |
J'ai investi dans deux vases. Sur les conseils d'une amie, je
ne les ai pas pris trop grand, car la taille de l'arrangement est directement
proportionnelle à celle du vase, et je dispose d'un espace limité pour exposer
mes compositions. De plus, j'ai choisi un vase haut à la surface intérieure
rugueuse ce qui permet au komi (voir ce-dessous) de mieux tenir.
Mon vase à nageire |
Mon vase à moribana |
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J'ai également créé mes propres vases style moribana en
terre cuite :
L'utilisation d'un pic fleur (kenzan)
est indispensable à la réalisation des formes moribana.
De bons ciseaux
(un sécateur fera l'affaire)
Des fils métalliques
fins de fleuristes
Mizugiri , couper les tiges des fleurs dans l'eau
: les plantes doivent avoir assez d’eau pour rester fraîches aussi longtemps
que possible. La méthode la plus fréquente consiste à couper la base
des tiges dans l’eau et les utiliser immédiatement. Pour cela, il faut
disposer d'un large récipient rempli d'eau. Pour redonner vitalité aux fleurs
et feuilles fanées, les couper dans l’eau et les laisser en immersion pendant
au moins 30 minutes.
Fendre
les tiges des branches : pour une meilleure absorption. |
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Couper : les tiges
épaisses sont coupées de biais tandis que les tiges fines sont coupées
droites
Techniques pour moribana : le kenzan :
Planter : Les tiges sont
plantées sur le kenzan à la verticale puis inclinées selon l'angle
désirée. |
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Contre poids : si toute
la surface du kenzan n'est pas utilisée on peut utiliser la partie mobile
pour faire contre poids |
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Renforcer les tiges fines
: les tiges fines peuvent être renforcées avec un morceau plus
solide de 2 à 3 cm de long que l'on fera tenir avec du fil de fleuriste
(en deux points c'est mieux).
Une autre solution consiste à planter une tige très fine dans
une tige plus grosse
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Technique pour nageire
Les komis : support fait
en tige rigide adapté aux dimensionx du vase.
Komi de séparation : il est très
légèrement supérieur au diamètre intérieur du vase. Insérer la
pointe en biseau en premier, caler la pointe droite contre le bord du vase
puis remonter en forçant un peu sur la pointe en biseau pour faire tenir
le kami par pression.
Komi de support : De taille égale
ou inférieure à la hauteur du vase en fonction de l'effet recherché. La
pointe supérieure est taillée en biseau et fendue dans la longueur. |
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Appuis
La tige peut prendre appui directement sur le bord du vase et reposer
sur un komi de séparation. Il suffit de tailler le biseau d'appui en
fonction de l'angle désiré (fixation directe appelée jika-dome).
La tige peut aussi se fixer sur un kami de support (fixation verticale
appelée soegi-dome) ou de séparation (fixation
horizontale:croisée appelée jumonji-dome). |
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La formation sogetsu est divisée en 4 niveau de 20 leçons chacun. Les deux
premiers sont consacré aux Kakei
des combinaisons variées des 3 éléments de bases de l'ikebana que sont le shin, le soe et l'hikae, appelé shushis. En faisant varier leurs
longueurs et leurs angles, de nombreuses compositions différentes peuvent
être crées. La diversité augment encore avec les éléments secondaires de
nombres variables appelés Jushis. Le 3ième niveau porte d'avantage sur
les lignes, les volumes et les couleurs. Enfin, le dernier niveau met l'accent
sur l'espace et les matériaux. Chaque niveau est validé par un diplôme dont les
tarifs vont croissant. Une fois, les 4 niveaux acquis, une révision de 40
à 50 compositions est nécéssaire pour ontenir le diplôme de professeur.
Pour la débutante que je suis, la première étape de la composition consiste à couper les différents
éléments aux bonnes longueurs.
| mesure : soit A la longueur du vase et B sa hauteur
| coupe :
Shushis : ce sont les 3 éléments principaux de la composition. Ce sont
aussi les plus grands.
| Elément 1 symbole rond (shin) : utiliser la branche la plus belle ;
longueur : 1.5 x (A+B)
| Elément 2 symbole carré (soe) : branhce, longueur 3/4 de shin
| Elément 3 symbole triangle (hikae) : utiliser la fleur la moins
ouverte longueur entre 3/4 de soe |
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Jushis, éléments secondaires, leur nombre peut varier, ils sont toujours plus petits que les shushis.
| Elément 4 : utiliser la fleur la plus ouverte ;
longueur : 1/2 de hikae |
| Elément 5 : fleur, longueur : 3/4 de hikae |
| Elément 6 : utiliser la fleur/branche la plus fine
; longueur : inférieure à 1/2 de shin |
Il est possible de faire varier le facteur de multiplication : basique :
x1.5, court : x1, long : x2....
Il
faut ensuite disposer chaque élément en respectant un angle d'inclinaison
et une disposition dans l'espace défini par les kakei-zu (diagramme). Les
diagrammes sont toujours de 2 sortes : l'un présente la composition de face
et permet de définir les angles, l'autre présente la composition vue par
dessus, définissant l'occupation dans l'espace ainsi que la position du
kenzan dans le vase.
Exemple de kakei-zu vue de face : les
positions relatives des 3 éléments principaux aboutissent à
différents styles : |
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Style basique droit : le shin et le soe sont sur la
gauche. Plus la tige est longue, plus l'angle est important
Style basique penché : l'angle du shin et du soe est inversé.
Style basique inversé : le shin et le soe sont sur la droite.
Image miroir du style basique droit.
Variations : elles sont très nombreuses. |
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Exemple de kakei-zu vu de dessus version
moribana et nageire : |
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La dispositions des 3 shushis forme un triangle sur le
kenzan.
Pour le nageire, dans la pratique, les tiges ne se croisent pas toutes
au centre du vase (c'est impossible). |
Pour notre premier cours, nous avons abordé le style basique droit, version
moribana et nageire. Ces bouquets sont faits pour être vus de face. Ils seront
donc placés contre un mur par exemple.
Arrangement 1-4, c'était
encore plus joli une fois les lys épanouis mais j'ai oublié la photo ! |
Eléments 1 et 2 : saule
Eléments 3, 5 et 6 : lys
Eléments 4 : carnation (crête
de coq)
Les tiges de saules sont repliées sur elles mêmes pour former des
boucles. Le tout est maintenu par du fil de fleuriste. (Faire 2 tours
autour des branches puis enrouler les fils sur eux même 6 fois)
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Arrangement 1-1
Eléments 1, 2 et 6 : haran
Eléments 3, 4 et 5 : rose
Eléments supplémentaires :
ominaeshi
Cela ne se voit pas sur la
photo, mais les roses sont penchées vers l'observateur dans la position
du salut incliné japonais....
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Poru respecter la longueur, les feuilles ont été coupées au dessus
de la base de la tige. La base est recrée en coupant le long de la
nervure, une partie de la feuille.
Pour donner du maintien et du volume à la feuille, la pointe est
insérée dans une ouverture pratiquée le long de la rainure au milieu de
la feuille
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Arrangement 1-1 sans le professeur
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Dans le bouquet que j'ai acheté , je ne disposais que de 2 grandes
fleurs roses. J'ai récupéré leurs feuilles pour composer l'élément
n° 6 du bouquet. Pour donner du volume, j'ai entrelacé les feuilles
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Arrangement 1-2 |
Eléments 1, 2 et 6 : branche
d'azalée
Eléments 3, 4 et 5 : gentianne
Eléments supplémentaires :
chrysanthème
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Arrangement 1-5 |
Eléments 1, 2 et 6 :
branches de coing
Eléments 3, 4 et 5 : lys
Eléments supplémentaires :
marguerites
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composition |
Arrangement 1.9 |
Eléments 1, 2 et 6 :
Gomphocarpus fructicosus
Eléments 3, 4 et 5 : oeillet
crête de coq
Eléments supplémentaires :
aster ? (nustar purple)
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1
2
3
Arrangement 1. |
Effeuillage : cela permet
d'alléger la composition.
1 : mise en place des
éléments 1, 2 et 3
2 : mise en place des
éléments 4, 5 et 6
3 : mise en place des
éléments supplémentaires
Eléments 1, 2 et 6 : spirea
Eléments 3, 4 et 5 : oeillets
Eléments supplémentaires :
speed well
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Arrangement 1-5 |
Eléments 1, 2 et 6 :
branches de coing
Eléments 3, 4 et 5 : rose
Eléments supplémentaires : Phylea
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Arrangement 1-6 |
Eléments 1, 2 et 6 :
branches d'eucalyptus
Eléments 3, 4 et 5 : oeillets
Eléments supplémentaires :
lys et eucalyptus
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